• Mis au ban(c).

    Mis au ban(c)Café où, après le séminaire, nous nous sommes retrouvés.

    Un peu plus petite que moi, prof de français très féminine, blonde, la quarantaine, Françoise se tient toujours très droite dans de longs vêtements unis aux tons veloutés.

    Nous nous étions aperçus il y a quelques années, puis chacun a disparu de l'horizon de l'autre.

    Je la rencontre lors d'un séminaire à l'issue duquel nous allons boire un verre. Elle a des attentions et de grands sourires qui semblent la surprendre elle-même : nous partageons des intérêts, antipathies et manières de sentir, identiques.

    Le lendemain, je suis invité à manger chez elle. De Balzac - dont la compréhension de notre condition humaine reposant quasi-exclusivement sur la médiocrité, voire la bassesse, représente Oui, rosacés un peu comme ça.pour tous deux un anti-modèle - à l'impressionnisme - que nous prenons pour un moment indépassable de la création -  la concorde frise la fusion. Et union, le jour suivant, il y aura.

    Nous ne nous voyons que chez elle, lorsque nos horaires - qui eux ne s'ajustent pas du tout - le permettent.

    Elle a d'adorables petits seins hauts placés, terminés par deux cercles rosés d'où jaillissent les tétons à peine moins clairs, mais nacrés, qui m'émerveillent.

    Françoise m'apprend que ses aréoles sont roses parce qu'elle n'a jamais été enceinte - et ne le peut pas. Du coup, je réalise que je n'ai su ni détecter, ni interpréter cet indice, avec mes précédentes dulcinées.

    Planche coriace.Que son lit est petit, comme il est raide ! Elle le veut sain : il y a une planche entre le matelas et le molleton !

    Plusieurs fois, je suis incapable de m'y joindre à elle. Finalement inquiet, je prends rendez-vous chez mon généraliste.

    Après examen, goguenard, il conclut que physiquement, je n'ai rien. J'exprime alors que je suis bien avec mon amie et me sens coupable de mon insuffisance ; qu'il y a sans doute une composante psychologique.

    Lui relatant notre liaison, je fais allusion à la robuste fermeté du lit. Bingo : le médecin m'interrompt. Voilà la cause : un nerf de ma jambe doit appuyer si rudement sur la couche, que j'en suis partiellement paralysé !

    Stupéfait, j'ai peine à le croire. Pourtant, je vérifierai que seul sur mon lit moelleux, je fonctionne en effet normalement.

    Dans sa cuisine, nous préparons le dîner. Je demande à Françoise, sans évoquer la consultation, de retirer le bois origine de nos malheurs. Tombé comme un cheveu sur la soupe entre une remarque sur Sartre et une sur la qualité du jambon, mon prétexte : je dors mal, est insuffisant. Je n'oserai pas m'expliquer, ni réclamer davantage.

    Conclusion : elle si douce, avait une planche si dure, que notre idylle y fut brisée.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :